De falaises en plages secrètes, des eaux turquoises au maquis fleuri, les calanques n'en finissent pas d'émerveiller le regard.
Entre Cassis et Marseille, les 25 kilomètres de côtes déchiquetées recèlent une vingtaine de calanques. Près de 145kms de sentiers balisés permettent de se promener dans les 5000 hectares du domaine des calanques.
Ce lieu à la beauté sauvage due à une végétation odorante, à la rudesse de la roche et à la proximité de la mer n'en finira pas de vous étonner.
Le massif des calanques
Le terme calanque provient d'une racine indo-européenne kal (pierre), qui a donné naissance à calanco, mot provençal signifiant escarpé.
L'origine des calanques remonte au quaternaire : les énormes blocs de calcaires consolidés au crétacé vont subir l'effet de la période de glaciation. Puis vient le temps de la fonte des glaces qui laisse apparaître des vallées glaciaires. Sous l'action du ruissellement, le calcaire est façonné, rongé et les fleuves surchargés creusent les vallées. Le niveau de la mer remonte jusqu'à envahir les corridors qui se retrouvent immergés. C'est ainsi que naissent les calanques il y à 6000 ans.
Deux massifs forment cet ensemble :
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Marseilleveyre : éclatant de blancheur et de ciselures, il forme avec ses gouffres, ses baumes et ses arches une formidable oeuvre d'art. Son sommet, le "balcon de l'infini", haut de 432m surplombe la ville et la mer.
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La montagne du Puget : moins exubérante, elle se décline tout en rondeurs verdoyantes. Ses flans réguliers inspirent la promenade à travers les pins et la garrigue. Le mont Puget est le point culminant des calanques avec ses 564m.
La calanque de Port-Miou est la première en partant de Cassis. C'est une ancienne carrière de calcaire, utilisée pour le canal de Suez. Très sinueuse, Port Miou s'avance profondément à l'intérieur des terres et constitue un port naturel qui accueille plus de 600 voiliers.
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Un peu de prudence s'impose avant d'arriver sur la plus petite des calanques de Cassis. La calanque de Port Pin tire son nom des pins d'Alep qui apparaissent comme en équilibre sur la roche. Cet endroit de rêve dispose d'une plage de sable bordée d'une pinède généreuse. La curiosité du site est le trou souffleur : une sorte de grotte dans laquelle s'engouffrent les vagues qui en chassent l'air avec force. Cet air s'enfuit par un conduit. et les jours de grand vent, on l'entend souffler parfois jusque dans un rayon de 100 mètres.
La pierre de Cassis, cette roche dure et compacte, qui fourmille de rudistes, lamellibranches à coquille en forme de cornet, était extraite de la carrière de la pointe Cacau dès 1720. Elle était chargé dans les navires par un système de trémies. Elle a été rendue célèbre par le fait qu'elle ait servie de socle à la statue de la Liberté.
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En-Vau est l'une des plus belles Calanques de la région mais aussi l'une des plus reculées : les seuls moyens pour y accéder sont la marche à pied ou le bateau.
En-Vau est tellement encaissée entre les rochers que le soleil n'a pas beaucoup de temps chaque jour pour y réchauffer l'eau. Le fond est une plage de galets.
Un belvédère situé en haut de la calanque offre un point de vue remarquable sur celle-ci. On remarque notamment une aiguille rocheuse dite "Doigt de Dieu".
La calanque de l’Oule, est comme une bouche ouverte sur la mer.
Les falaises s'élèvent brutalement de 170m au-dessus de la mer et constituent une sorte de dentelle de calcaire.
L'Eissadon ressemble à un filet de ciel à travers la roche immaculée. Elle est dominée par de grands escarpements de l'arête et de l'aiguille de l'Eissadon.
Les falaises vertigineuses du Devenson dessinées en grandes orgues verticales plongent sur les eaux vertes de la Calanque du Devenson.
Ces falaises se poursuivent sur 2 kms à 300m de haut.
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La grande Candelle est un haut lieu des calanques. Ce pain de sucre, réservé aux alpinistes, est caractéristique du relief des calanques.
Calanque de l'Oeil de verre ou Saint Jean de Dieu
Une des calanques les plus sauvages et vertigineuse. Située au pied de la Grande Candelle elle fait suite au vallon du Val Vierge qui fait 400m de dénivelé.
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Cet endroit sauvage s'est toujours appelé les Pierres-Tombées.
Le fond de la calanque est jonché d'un amoncellement de blocs sur quelques centaines de mètres. Cette belle crique rocheuse est surplombée par une falaise vertigineuse.
A deux pas du centre universitaire de Luminy, la Calanque de Sugiton permet à de nombreux Marseillais d'accéder rapidement à un magnifique site. Les baigneurs, les plongeurs et les escaladeurs y trouvent leur compte !
La calanque est composée de deux criques avec chacune une petite plage de galets. En face une île appelée "torpilleur" car elle ressemble à un navire militaire.
C'est l'une des plus belles calanques de Marseille. Le soleil sur votre peau mélangé à la fraîcheur de la mer proche vous invitent au farniente le plus total ! Toutes sortes d’effluves, mélange de résines de pin, d’entrées d’air maritime viennent titiller votre odorat, et le spectacle qui progressivement s’offre à vos yeux, vous laissera pantois ! L’eau est d’un bleu turquoise et si pure que l’on a du mal à s'imaginer qu’il y a déjà sept à huit mètres de profondeur.
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Les cabanons (c'est la seule, avec les Calanques de Sormiou et de Port Pin à posséder des habitations) sont installés dans la partie la plus étroite de la Calanque, derrière son port miniature, qui est abrité par deux courtes digues construites dans les années soixante. Certains cabanons sont en dur, d'autres en bois et environ vingt-cinq personnes y habitent en permanence. Morgiou est desservie en électricité mais l'eau est tirée de citernes communes remplies par les pompiers.
Le port dispose d'une capitainerie mobile qui veille au bon ordre des opérations maritimes. Il reste encore trois ou quatre pêcheurs professionnels qui y entreposent leur barque. Des criques minuscules forment des plages de galets, sur la gauche de la Calanque.
Cap Morgiou et Calanque de la Triperie
Le Cap Morgiou a une histoire : lorsqu'on chemine sur le sentier, le tracé passe à travers le fortin ruiné. Ces fortifications ont été construites à l'instigation de Napoléon Bonaparte en 1810. Il aurait permis de défendre la flotte commerciale française d'attaques incessantes, permettant aux navires de trouver refuge dans les calanques de Sormiou et Morgiou.
Toujours le même lieu, mais autre histoire, celle de la Grotte Cosquer. Elle se trouve par 37 mètres de fond sous la calanque de la Triperie qui se trouve au bout du Cap Morgiou. Elle fut découverte le 3 Septembre 1991 par Henri Cosquer. Le tunnel parcours 175m avant de déboucher dans une grande salle de 60m de diamètre. Elle abrite des peintures rupestres de 18000, 20000 et 28000 ans pour certaines mains noires appelées également négatives. A cette époque le niveau de la mer était bien plus bas et les hommes peuplaient les plaines allant jusqu'à Riou. Ils pouvaient donc accéder à pied à l'entrée de cette grotte. Aucun autre passage n'a été trouvé et désormais l'entrée de la grotte a été scellé afin de prévenir tous accidents.
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La Calanque de Sormiou est l'une des calanques les plus connues et les plus fréquentées par les Marseillais. Son accès est bien gardé puisque la route qui conduit à ce havre de paix est bien cachée, comme si Marseille réservait ses plus belles richesses aux connaisseurs.
On y accède donc par la Cayolle ou les Baumettes. Le premier enchantement quand on se rend à Sormiou, c'est la montée vers le col de Sormiou. L'endroit a beau se situer à quelques minutes de la ville la route qui y conduit ressemble à un col de montagne. L'arrivée au col réserve une vue imprenable sur la mer et les îles (Riou, Plane et Jaïre).
Petite particularité de cette calanque : elle est habitée (une centaine de cabanons) et dissimule un petit port protégé par une digue. La deuxième particularité, plus frappante, est la qualité de son eau qui prend des teintes turquoises assez inimaginables en Méditerranée. Malheureusement, la calanque de Sormiou a été dévastée par un incendie durant l'été 1998.
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Cette calanque marque le début des calanques moins connues du grand public. Elle est paradoxale : elle est à la fois magnifique et répugnante.
Répugnante car toutes les eaux usées de l'agglomération Marseillaise se déversent en fleuve saumâtre dans la Méditerranée laissant échapper un odeur nauséabonde.
Magnifique car le cadre est grandiose avec son tapis de fleurs, les pins et la vue sur l'île de Riou.
"Cortiou...
Calanque merveilleuse ; calanque défigurée !.. Ce fut un écrin de pierres
blanches autour du saphir de la mer.
Ce n’est plus qu’un cirque pelé, au
creux duquel débouche un conduit monumental qui crache dans la Méditerranée
les ordures d’un million de personnes." J.Y. COUSTEAU
Callelongue signifie petite crique étroite et longue, "calo longo" en provençal. C'est le dernier port de Marseille qui marque la départ pour l'univers merveilleux des Calanques.
Callelongue est un hameau portuaire situé à l'extrême sud de Marseille. une coutre digue protège quelques barques de la houle. Quelques maisons, ultimes vestiges d'une usine désaffectée, s'alignent au fond de la petite calanque.
Iles de Riou et Plane (ou Calseraigne)
Saint-Exupéry repose peut-être quelque part dans ce site chargé d'histoire. L'île Riou est la principale île de l'archipel de Riou dont le point culminant se trouve à 190m. Au Sud, côté large, de hautes falaises de calcaire blanc, au Nord des falaises et après la côte devient plus basse avec une plage de sable et une de galets.
On y trouve d'importantes colonies de goélands argentés et d'autre espèces en petit nombre. Des lapins qui creusent leur terrier dans des éboulis ou sous de grosses pierres, des rats, parfois des faucons. Le climat y est aride. Cette île est parmi les plus beaux sites de plongée en Méditerranée. De nombreuses grottes ainsi que des épaves antiques. Le récif à gauche est le Grand Congloué, au pied duquel Cousteau fit sa première grande campagne. Il y fouilla deux navires romains superposés, épaves de deux naufrages successifs.
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Le point culminant de l'île Plane n'est qu'à 22m. Du temps des grandes épidémies de peste et de, choléra, les cargaisons de navires suspectées d'être contaminées y était déchargées et exposées aux quatre vents dominants pour les purifier.
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Face au massif de Marseilleveyre, elle constitue avec ses voisins l'un des mouillages forains les plus importants de Méditerranée depuis plus de 20 siècles. C'est là qu'en 1720 fut incendié et coulé " le Grand Saint Antoine " navire qui venant de Smyrne, chargé d'étoffes précieuses, ramena la grande peste à Marseille. Elle constituait avec Pomègues et Ratoneau ses voisins de l'archipel du Frioul, le troisième lieu de quarantaine pour les vaisseaux désirant aborder à Marseille.
Haute de 142m, elle est située à l'extrémité Sud de la rade de Marseille. Face au cap Croisette elle dresse vers le ciel ses arêtes de calcaire. A cet endroit, la côte amorce un virage et passe de l'Ouest au Sud jusqu'à Cassis.
De nos jours désertée par l'homme elle fut pourtant occupée au néolithique comme l'ont révélé des fouilles en 1903. Vers 1920 des militaires et officiers de marine assuraient encore l'entretien d'un poste photoélectrique et lors de la seconde guerre mondiale, l'armée allemande fera construire par les italiens sur ce site privilégié des fortifications dont une tourelle est encore visible aujourd'hui.
Du haut des vertigineuses falaises, une vue fantastique sur les calanques, la côte et notamment deux rochers jumeaux les "farillons" terrains de nombreux naufrages depuis l'antiquité. Au pied de l'îlot, la splendeur fantastique des fonds sous marins attire de nombreux plongeurs.
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