Massif du Sancy


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u cœur du parc des Volcans d'Auvergne, le massif du Sancy est né il y a 20 millions d'années. Sa formation volcanique et glaciaire offre aux randonneurs des paysages saisissants, mélange des pentes douces, de falaises déchirées et d'échancrures profondes. Il contient le point culminant du Massif Central : le Puy de Sancy avec 1885m.


La chaine du Sancy Le Lac du Guéry Le Lac de Servières Les roches Tuilière et Sanadoire La banne d'Ordanche La vallée de Chaudefour Le cirque de la fontaine salée

La chaine du Sancy

Entre chaîne des Puys au nord et plateau du Cézallier au sud, le massif des monts Dore est un ensemble assez riche et complexe de plusieurs massifs volcaniques, résultat d'une longue histoire de près de trois millions d'années. Surgi il y a 900.000 ans, le massif du Sancy est le plus jeune d'entre eux et son " jeune " âge lui vaut probablement son profil alpestre.

Trois sommets dépassent les 1800 mètres ( Puy Ferrand (1854m) , Puy de la Perdrix (1824m) et Puy de Sancy (1885m) ) et sont autant de promontoires panoramiques. A leurs pieds, quatre vallées rayonnent : la Haute Dordogne voit la naissance de cette célèbre rivière; Chaudefour abrite une réserve naturelle traversée par la couze Chambon; la Fontaine salée est le sanctuaire des randonneurs, quant à la couze Pavin, elle est issue du plus jeune volcan d'Auvergne, âgé de 6 000 ans.

Saviez-vous que la Dordogne naît dans le Massif du Sancy ? A 1350 mètres, elle est un petit torrent de montagne qui dévale entre gentianes et mouflons avant d'aller rejoindre la vallée qui lui doit son nom.

Les eaux du Sancy, celles des lacs et des rivières, celles des couzes et des torrents, sont parcourues par les truites et les ombles chevaliers qui font le bonheur des pêcheurs exigeants et gastronomes. Preuve scientifique de pureté s'il en est : l'eau embouteillée du Mont-Dore est la première en France à avoir obtenu le très précieux label " eau de source de montagne ". Un gage de qualité et de pure authenticité.

En toutes saisons, le paysage enchante par l'ampleur de ses cirques majestueux, ( cirque de la Fontaine salée, vallée de Chaudefour ), modelés par les glaciers, les grandes forêts de sapins ou de hêtres auxquels succèdent vite les verts pâturages de montagne, les prairies d'altitude dans lesquels viennent paîtrent, dès la belle saison revenue, les troupeaux en transhumance.

Une faune et une flore originale, un riche patrimoine bâti, des cascades d'eaux vives à foison, des lacs bleus, immobiles, mystérieux et profonds, composent cette terre magique, ce royaume d'eau et de feu.

 

 

 


Le lac du Guery

Le Lac de Guéry est un lac de montagne d’origine volcanique. Dans un paysage bucolique de pâturages et de bois de sapins, ce magnifique lac de cratère de 25 ha doit son origine à une coulée de lave basaltique qui a barrée le cours d'un torrent venu du Puy Gros. Il est de forme quasiment ovale, peu profond puisque sa profondeur maximum est de 16 m. Il est situé à une altitude de 1244 m, ce qui en fait le plus haut lac d'Auvergne.

Complètement gelé en hiver, il permet de commencer à pêcher début mars, en creusant un trou dans la glace. La pratique de cette technique est unique en France. Pour se faire la glace doit atteindre au minimum 15 cm d'épaisseur afin de s'y aventurer en sécurité. La pêche y est ouverte de début mars au 15 novembre.

                                               

 


Le lac de Servières

Situé à une altitude de 1202 m, il s’est formé dans le cratère d’un ancien volcan c’est ce que l’on appelle un maar. En remontant via les fractures du sol terrestre, le magma a rencontré une nappe phréatique. La vaporisation immédiate de l'eau provoque une pression intense, qui produit une explosion cataclysmique. Le cratère est ensuite rempli d'eau.

Il est moins profond (26 m), et beaucoup plus petit que le principal maar de la région, le lac Pavin puisqu'il ne fait que 15 hectares au lieu de 44. À son débouché s'échappe la Sioule, affluent de l'Allier.

Il est en grande partie entouré de forêts de mélèzes et sapins, où l'on trouve en été des myrtilles et des framboises sauvages.

Sur les estives qui le bordent, de mystérieux trous sont alignés. Ce sont des vestiges d'habitations, les tras (ancienne appellation des burons). Il s'agit d' anciennes cabanes de bergers (des burons temporaires d’estives) couvertes de toitures végétales.

Buron de Servières        Buron Le Regardet        Buron du Creux        Buron de Mauge        Buron vers Pessade

 


Les roches Tuilière et Sanadoire

Il s'agit de deux anciennes cheminées volcaniques usées et séparées par une vallée glaciaire.

                                                                                                                   

La roche Tuilière  ( à gauche ) est surnommée ainsi car il s'agit d'un ancien volcan dont une des parties s'est éboulée. Cet ancien volcan a la forme d'un arc de cercle. Sa hauteur est de 1288 m.

La Roche Tuilière s’est formée, il y a environ 2 millions d'années : un pâton de lave extrêmement visqueuse a obturé la cheminée qui s'était formée dans le socle granitique. L'érosion a dégagé les flancs du volcan découvrant ainsi le neck de phonolithe central. Ce volcan est de type monogénique c'est à dire issu d'une seule montée du magma suivi de l'arrêt de la production.

La roche Sanadoire ( à droite ) est aussi un ancien volcan dont la cheminée a été dégagée suite à l'éboulement d'une partie du volcan. Sa hauteur est de 1286 m.

La roche Sanadoire a une formation de type polygénique, c’est-à-dire qu’il y a eu plusieurs remontées de magma visqueux, et s'est formée il y a environ 1.9 et 2.2 millions d'années.

Au XVe siècle, il y avait un château au sommet, qui servit de refuge pendant la guerre de Cent Ans.

 


La Banne d'Ordanche

La banne d'Ordanche est le reste de la cheminée d'un ancien volcan, à 1512 m d'altitude.

Le mot Banne est un mot auvergnat qui signifie corne ; "d'Ordanche" peut se lire "d'or dens", qui veut dire la "dent d'or". En effet ce massif est faiblement aurifère.

                                   

Cotés nord et ouest du piton, une coulée de basalte descend doucement et supporte des prairies et tourbières.

       

 


La vallée de Chaudefour

Le cirque glaciaire de la vallée de Chaudefour, classée réserve naturelle, constitue l'une des plus belles vallées en auge d'Auvergne. Cet imposant et prestigieux décor résulte d'une intense activité volcanique suivie de plusieurs périodes de glaciations.

L'action de l'altitude (1150m - 1854 m), conjuguée à la pente des versants et leur exposition, ainsi qu'au maintien des pratiques agro-pastorales, a créé une grande diversité de milieux composant un site de grand intérêt écologique.

La gestion de la réserve est placée sous la responsabilité du Préfet du Puy-de-Dôme, assisté d'un comité consultatif réunissant le maire de la commune, des scientifiques, des administrations, des collectivités territoriales, des associations et des usagers divers. Une convention est passée entre l'État et le Parc des Volcans d'Auvergne qui est chargé de la gestion de la réserve.

 

 

Cette vallée est riche de ses sources thermales jaillis salîtes dont la plus accessible est la fontaine Sainte-Anne à l'eau ferrugineuse, sodique et carbonatée.

La situation géographique de la vallée de Chaudefour, son relief, son amplitude altitudinale, sa diversité de milieux naturels ont permis l'installation d'une mosaïque d'associations végétales composée d'un cortège floristique aux origines diverses ( l'Euphorbe d'Irlande, le Genêt purgatif, l'Anémone des Alpes, le Saule herbacé, la Soldanelle des Alpes) .

   

La diversité des milieux induit également une grande richesse faunistique. Il est possible d'observer le Mouflon de Corse, le Chamois, le Chevreuil, l'Hermine, le Lièvre et l'Écureuil ainsi que diverses espèces de petits mammifères. Les rochers abritent des oiseaux rares en Auvergne tels que le Faucon pèlerin, l'Hirondelle des rochers, le Merle de roche, le Merle à plastron et le Grand Corbeau.


Le Cirque de la fontaine salée

 

 

Cette belle vallée verdoyante est la seule des trois vallées glaciaires qui rayonnent autour du Sancy a être située sur les flancs Sud du massif du Sancy. Cette position méridionale ainsi que son relief très aéré par l'érosion glaciaire lui donnent un excellent ensoleillement.

Cette vallée, située entre 1200 et 1400m, était primitivement recouverte d'une hêtraie. mais elle a été défrichée et vouée au pâturage d'été sans doute dès le moyen-âge.

Elle déroule d'immenses herbages ponctués de bouquets de saules. Le lent écoulement de l'eau favorise la création de tourbières de part et d'autres du ruisseau qui abritent quelques espèces rares des milieux froids qui ses sont maintenues depuis la dernières glaciation ( saule des Lapons, drosera ).

Elle doit son nom aux très nombreuses sources ( fons en latin ) qui jaillissent des flancs du cirque glaciaire. Une telle abondance est caractéristique du Massif du Sancy où les conditions géologiques sont favorables à la multiplication des nappes souterraines. Ces eaux de source sont souvent riches en éléments minéraux dissous, c'est pourquoi la langue populaire les a qualifiées de salées ).

La vallée de la fontaine salée est aujourd'hui protégée et classée en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.

 

 

Un buron remarquable : Merdençon

Le buron est un bâtiment en pierre, couvert de lauze, que l'on trouve sur les montagnes et dans les pâturages en altitude que les éleveurs de vallée possédaient et exploitaient de façon saisonnière sur les les plateaux de l'Aubrac à la rencontre des départements de la Lozère de l'Aveyron et du Cantal , et sur les Monts Dore.

Les burons ont commencé à être construits en pierres maçonnées au mortier dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Une unique porte, ménagée dans le mur pignon lorsqu'il fait face à la vallée, permet d'entrer dans la première pièce où le fromage est fabriqué, ensuite dans le « caveau » qui sert à conserver et à faire mûrir les nouvelles pièces de fromages ( les « fourmes » ). Il ne possède pas de cheminée pour le feu qui se fait dehors, ni de chambre pour les bergers, mais toujours une bonne source à proximité.

Au XIXe siècle le buron est une solide construction en pierre, parfois en partie enterrée, au toit en chaume pour les plus anciens, et plus généralement en lauze. Il est désormais constitué de trois pièces :

  • à l'étage, la pièce où dorment les buronniers et où le foin est engrangé

  • au rez-de-chaussée, la pièce où est fabriquée la tomme, fromage encore frais

  • la cave, dans laquelle s'affinent les fromages

 

                                       

L'estive au buron était assurée par quatre buronniers ou plus selon la taille des burons :

  • Le roul, en général un adolescent servant d'homme à tout faire,

  • le bédelier, chargé de s'occuper des veaux,

  • Le pastre, chargé de fabriquer la tomme fraîche qui donnera le fromage (cantal ou laguiole),

  • Le cantalès, patron du buron.

Deux fois par jour, le matin très tôt et en fin d'après-midi, la traite des vaches fournissait le lait, transporté au buron dans la gerle. Le lait était ensuite mis à cailler pendant 1 heure avec de la présure. Le caillé ainsi obtenu était découpé puis séparé du petit-lait. Le caillé était ensuite pressé sous la « catseuse » ( grande presse en bois ) et devenait la tomme. Cette tomme était ensuite salée, émiettée à l'aide de la « fraiseuse » puis transvasée dans un moule en bois ou en aluminium dans lequel elle était pressée à nouveau.

Enfin, la fourme ainsi obtenue était entreposée dans la cave du buron (à une température d'environ 10 °C) pour l'affinage qui dure de 45 jours à plusieurs mois ( 10 mois en général et 18 mois au maximum ).